Je n’ai jamais fermé les yeux sur cette pratique, je sais qu’elle est là, je sais qu’elle existe et que des millions de femmes sont touchées par ces mutilations. Mais j’avais tendance à penser que c’était obsolète, que ça ne se faisait plus vraiment, ou alors à le croire pour calmer mes pulsions de rébellion ?
Et je suis tombée sur cette BD « Un tout petit bout d’elles » de Zidrou et Raphaël Beuchot, une claque dans le baigneur… Voilà ce que je me suis pris. Elle était violente, raide et terriblement réaliste. L’atmosphère ne s’est pas posée tout de suite, et honnêtement, j’ai lu cette BD sans m’être renseignée avant du sujet qu’elle traitait. Alors quand enfin j’ai compris que ça parlait d’excision, j’ai fermé la bande dessinée, j’ai laissé passer quelques minutes, et je l’ai recommencé, du début.

Et c’est comme si tout avait une autre saveur maintenant. Chaque page que je tournais m’attachait encore plus à Antoinette, jeune Congolaise vendant son corps aux employés chinois venant travailler dans le Parc National. Et il y a Yue, le nouveau fiancé d’Antoinette et Marie-Léontine « petite lionne », la fille d’Antoinette et elle ne craint qu’une chose : que l’on fasse la même chose à sa fille et il en est hors de question !
L’excision est une pratique interdite par la loi en France et régulée dans de nombreux pays, cependant pas moins de 9 pays en Afrique pratiquent encore l’excision dans plus de 75% des cas. Plus de 75% d’enfants sont privées de leur appareil génital, de la source du plaisir sexuel contre celui de l’homme.
On note 3 types d’excision, la dernière étant la pire, puisqu’elle consiste à tout retirer et refermer en grande partie de l’appareil génital pour -encore une fois- le plaisir de l’homme dont elle n’est que l’objet.

Margaux G
Editions : Le Lombard 2016
Auteurs/dessinateurs : Zidrou et Raphaël Beuchot
91 pages