« Identidad – résidence croisée France-Colombie » est une exposition réalisée dans le cadre de l’année France-Colombie. Elle nous invite à explorer ces deux pays à travers les yeux de trois artistes : Liliana Angulo, Mariangela Aponte Nuñez et Guillaume Chauvin. Pour découvrir le fruit de ce magnifique projet, rendez-vous à La Chambre, à Strasbourg, avant le 22 décembre.

Entrer dans l’espace d’exposition « La Chambre » était une expérience riche en découvertes ! Bien qu’étant strasbourgeoise depuis quelques années, je n’avais encore jamais foulé le sol de ce lieu… et c’était bien dommage ! Le bâtiment n’étant pas très grand, on peut s’y balader, faire une pause et prendre une bouffée d’art sans trop perdre de temps sur notre planning plus ou moins dense de la journée.
En ce moment, la France et la Colombie sont mises à l’honneur ! Ne connaissant que très peu d’éléments sur la Colombie, c’est avec beaucoup de curiosité que j’ai abordé le travail des artistes. L’exposition se décline en trois espaces, dédiés chacun à un artiste : Guillaume Chauvin, Mariangela Aponte Nuñez puis Liliana Angulo.

Lors de son séjour à Cali, dans l’ouest de la Colombie, Guillaume Chauvin dresse le portrait de cette ville et de ses habitants. Des textes, relatant ses sensations et ses expériences, font écho à ses photographies. Emprunts d’une touche poétique, ses clichés invitent à l’évasion, au voyage. Toutefois, certains éléments nous ramènent à la dure réalité … la pauvreté et l’insécurité sont très présentes dans ce pays.
« Dans le brouillard chaud des rues d’ici, de rares noirs pleurent, leurs yeux restent rouges » Guillaume Chauvin

La démarche artistique de Mariangela Aponte Nuñez m’a particulièrement touchée. Après la découverte de photos abandonnées dans une forêt à Cali, cette artiste colombienne a articulé un travail autour de la mémoire et du passage du temps. Elle dote ces photos d’un second souffle en les transformant sous ses coups de pinceaux.

Liliana Angulo nous livre le fruit de ses recherches au sujet de la représentation des personnes noires dans la peinture et la sculpture en Europe, notamment durant la colonisation. Elle met en avant l’exploitation et la soumission dont elles ont été victimes. Le tableau de Christiaen van Couwenberg, Le rapt de la négresse, exposé au Musée des Beaux-Arts de Strasbourg, est au cœur de son travail. En effet, la détresse de la femme est bouleversante, nous ressentons toute sa douleur, qui est d’une force inqualifiable.
Nous découvrons les reproductions des œuvres qui ont enrichi l’enquête de Liliana Angulo, ainsi que des cartes, des ouvrages et articles datant de la période coloniale. Les murs de la salle sont entièrement recouverts d’articles de journaux, établissant un lien entre le passé et le présent.

Si vous souhaitez découvrir cette exposition, La Chambre est accessible du mercredi au dimanche de 14h à 19h et l’entrée est gratuite !
Découvrez également « Identidad » en vidéo.
Claire Chanty
La photo de Guillaume Chauvin me bouleverse…Bravo pour la présentation
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Belle exposition
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