Dans la série « Debout ! » je vais te présenter des œuvres dont les personnages ont su prendre le pouvoir et réaliser leurs ambitions. Il ne s’agira pas de vous montrer par de multiples exemples que « quand on veut on peut », « il suffit d’avoir un peu de volonté » ou autre phrase à la gloire du self-made-man au bon vieil accent libéral. Je souhaite plus simplement vous faire découvrir des parcours sinueux et portés par des personnages qui chercherons à dépasser leur condition en surmontant les limites, leurs doutes et leurs craintes en toute humanité, sans poncifs d’exmplarité. Pour ce nouvel article, je vous propose un anime : My Hero Academia..
My Hero Academia est initialement un manga de Kohei Horikoshi, publié depuis 2014 et compte aujourd’hui 24 volumes. Je vais m’intéresser ici à l’anime diffusé depuis 2016, réalisé par Kenji Nagasaki et scénarisé par Yosule Kuroda au sein du studio Bones. Nous suivons le collégien Izuku Midorya qui rêve d’intégrer le prestigieux lycée pour super héros en herbe, Yuei, et suivre les trace d’All Might, « number one » de tous les héros, idole du jeune homme. Problème, Midorya est dépourvu de pouvoir, appelé « Alter » dans cet univers très semblable au nôtre, au détail près que la quasi-totalité de la population est pourvue d’un « Alter ». Ces pouvoirs très variés ont profondément transformé la société, que ce soit du côté des méchants qui ont alors plus de possibilités pour causer le mal ou des gentils qui sont mieux disposés à arrêter les premiers. Midorya, lui, a toujours rêvé d’être un héros. Les goodies d’All Might encombrent sa chambre et, malgré son corps frêle et sans alter, il n’hésite jamais à secourir ses camarades, même Katsuki Bakugo, qui le harcèle depuis la tendre enfance et le surnomme « Deku », « bon à rien ». Malgré tout, Izuku décide de se présenter aux sélections de Yuei, plus que jamais motivé par une rencontre exceptionnelle.
Le manga comme l’anime ont un succès monumental au Japon et en France, quel que soit l’âge du public. L’ont pourrait se dire qu’au vu du scénario, il s’agit plus d’une histoire destinée aux adolescent et très jeunes adultes mais détrompez-vous ! Les enjeux qui habitent les personnages sont tout à fait universels et les intrigues sont assez bien ficelées pour que chacun y trouve satisfaction. Un réel travail a été mené sur l’évolution des personnages qui, chacun, a un parcourt différent et aura un moment dans l’anime pour que le spectateur fasse sa connaissance. L’adolescence est représentée avec humour et respect : les jeunes élèves aspirant héros ont les yeux pleins de rêves et la tête hantée de doutes propres à leur âge décisif. Leurs réactions paraissent naturelles et rationnelles, loin du cliché de l’œuvre pour ado où, dès 13 ans, les héros seraient capables de régler les conflits diplomatiques entre la Corée du Nord et les Etats-Unis. Ils hésitent, ils se trompent mais, surtout, ils essayent, mille fois s’il faut, pour atteindre leurs objectifs. Nous restons après tout dans un shonen où le dépassement de soi est central, notamment pour notre héros, Midorya.
Car, même sans alter, même pleurnichard, ce petit bout de bonne volonté a dès les premiers épisode l’étoffe d’un grand destin. Midorya pleure en effet beaucoup. Très sensible, ses yeux s’humidifient à la moindre émotion forte, surtout lorsqu’il se trouve reconnaissant ou s’inquiète pour autrui. Conscient de sa faiblesse physique, il réunit tout ce qu’il peut comme informations sur les héros et leurs pouvoirs, ce qui en fait une encyclopédie vivante, un garçon très sérieux qui tirera son épingle du jeu par sa capacité à anticiper les situations et y apporter les réponses les plus rationnelles. Il va être mené à se renforcer physiquement pour espérer intégrer Yuei et fera alors preuve d’une abnégation toute traditionnelle dans un shonen mais avec de sains rappels à l’ordre contre le surmenage. Vous n’aurez pas ici de scène hallucinante de poussins du football se shootant aux médocs pour ignorer la douleur de leur fracture ouverte afin de marquer cet ultime but contre son vil adversaire qui laisserait crever un joueur pour réussir une passe (Aurez-vous la référence ?). Il y a évidemment une bonne dose d’exagération mais avec ce qu’il faut de raisonnable pour que le tout reste plausible. Le tout est par ailleurs servi par un dessin très expressif et une animation assez folle. Les scènes de combats sont très belles et inventives grâce à de chouettes mise en scènes nourries de la diversité des alters.

J’ai beaucoup développé Midorya mais chacun des adolescents a une personnalité et une histoire propres ce qui les rend (presque) tous très attachants. Si les premiers épisodes sont beaucoup tournés vers leurs progrès scolaires, l’intrigue s’épaissit rapidement autour de conflits profonds entre « les méchants » et les héros et dans lesquels les lycéens vont être mêlés malgré eux. Chacun fera alors de son mieux, confronté à ses limites voire à son impuissance, devant alors maîtriser une frustration vite insupportable d’une part pour des ados plein de fougue, et d’autre part lorsque des vies sont en danger.
My Hero Academia a toute sa place dans cette série « Debout ! ». Si l’anime est un shonen pure et dure, il reste regardable par tout un chacun. L’abnégation des personnages porte un vrai souffle de fraîcheur et de motivation à chaque épisode qui ne se transforme cependant pas en d’insupportables leçon de vie et restent cohérents avec l’âge de leurs protagonistes. Les doutes et la fragilité des personnages est montrée à plusieurs reprise ce qui les rend d’autant plus plausibles et, surtout attachants. Pro tip pour les enseignants qui nous liraient : regardez ou lisez cette série pendant les vacances scolaires, vous retrouverez alors la motivation, je l’espère, à retrouver vos garnements en classe. Pour tous je vous conseille vivement de vous mettre à cette série en ces mois sombres et humides pour retrouver un peu de force pour un quotidien « Plus Ultra » !