Océane GONCALVES est une autodidacte. Une de celles pour qui la pratique du dessin s’est développée au fur et à mesure des coups de crayons.
En parallèle des conséquences sanitaires dramatiques que nous sommes en train de vivre, les animaux reprennent leurs droits. Le confinement permet aux écosystèmes, aux mammifères, de réinvestir des espaces habituellement surexploités par les activités humaines. Où l’homme s’arrête, la nature revient. De mon balcon, j’ai pu entendre le chant des oiseaux rompre le calme des rues. Je vois des chats qui se baladent tranquillement dans des rues dépourvues de passants et de vrombissements mécaniques. Mieux, notre ville a décidé de supprimer l’éclairage public le soir. J’aime penser que dans la nuit noire, d’autres yeux perçants, majestueux, se dressent.

Océane Goncalves pratique un dessin animalier. Un dessin « naturaliste » qui par son cadrage très resserré reste proche d’une tradition profondément enracinée dans la culture occidentale : le portrait. La figure du loup est un personnage phare dans la littérature. Présent dans de nombreux contes, il est représenté comme l’archétype du mal. Il est couvert de poils noirs, a des crocs effrayants et une voix qui pousse des hurlements féroces. Mythique car terrifiant, le loup est dans l’imaginaire collectif un animal nuisible pour l’homme. A travers ce plan serré, Océane Goncalves redonne ses titres de noblesse à un animal décrié. Son regard est vif, perçant. Tendre. Finalement, ce loup a quelque chose d’humain. Il a d’ailleurs, sans doute plus d’humanité à l’intérieur de lui que bien tant d’êtres humains.

Le renard d’Océane Goncalves a les yeux plissées, la langue tirée. Son regard est espiègle. Sorte de personnification de la figure humaine, est-il en train de se jouer de nous ?

Tout en nuances de roses et de blancs, la tête courbée, le flamant rose est figure de renouveau. Dans le contexte actuel, il est peut-être symbole de changement ? Peut-être allons-nous tirer les conséquences de nos actes. Il ne faut plus essayer de modifier nos habitudes. Laissons aujourd’hui une réelle place à l’action. Profitons de ce confinement pour réfléchir à comment nous allons respecter la planète, à comment nous pouvons la laisser respirer. Arrêtons de vouloir remplir du vide, arrêtons de vouloir tout posséder.
Merci Océane Goncalves de nous faire partager tes dessins animaliers. Soutenons les artistes. #restonscheznous