Août : le panier de culture d’Anaïs

C’est l’été, les bières en terrasse avec les ami(e)s, les balades au bord du Rhin, le soleil sur la peau, etc. Enfin tout ça c’est sans compter sur le dérèglement climatique qui nous joue des tours. Hausse de température, moiteur et giboulées. Le mois d’Août commence de façon torturé.

Malgré tout, c’est l’été et on s’octroie plus de temps pour chiller. Alors pour mon retour en fanfare après plusieurs mois de voyage dans un des plus beaux pays de ce monde : le Canada, je vous propose un joli panier bien garni.

Dans mon panier ce mois-ci, il y a la belle et talentueuse Jeanne Moreau.
Je ne déroge pas à la règle et tombe dans le tourbillon des hommages médiatiques.
Comédienne, réalisatrice, chanteuse, femme indépendante et libre. Jeanne Moreau est un monument. Sa voix s’est essoufflée et a fini par s’éteindre le lundi 31 juillet à l’âge de 89ans. Je me souviens des longs trajets en voiture avec mon Père et la cassette qui tournait inlassablement dans l’autoradio avec le son du tourbillon de la vie ou de la mémoire qui flanche. Je ne vais pas vous raconter son parcours de légende, d’autres médias s’en chargeront beaucoup mieux que moi. Mais si Jeanne Moreau est dans mon panier, c’est définitivement pour lui rendre hommage et pour vous inviter à réécouter ses chansons. Ses chansons qui me transportent depuis l’âge de 10ans, et qui aujourd’hui résonnent encore. « Ça fait déjà un fameux baille ».

Dans mon panier, il y’a également le tome 1 et le tome 2 de la saga « L’amie prodigieuse » d’Elena Ferrante.

Je vous invite d’ailleurs à relire la critique d’Olivia sur Grammartical à ce sujet. C’est une histoire de femmes, d’amitié. Je dévore actuellement le second tome, et croyez-moi c’est un merveilleux livre de vacances.

Dans mon panier il y a le travail artistique de TERESA MARGOLLES.

Teresa Margolles
Teresa Margolles et Emanuel Licha au MAC de Montréal

J’ai découvert son travail à l’occasion d’une exposition monographique au Musée d’art contemporain de Montréal. Teresa Margolles, artiste mexicaine, développe une pratique en réaction aux violences qui ravagent son pays. Narcotrafic, marginalités, féminicides, injustices sociales, etc. Son oeuvre est désarmante, touchante. Teresa Margolles nous transporte dans l’univers de celles et ceux dont les vies ont été rendues invisibles.

Dans mon panier, ce mois-ci il y a la série Sister Sister, une entrée en matière sur le sexe avec Marion Seclin et Lou Howard.
Lou a 20 ans, Marion a 27 ans. Elles se connaissent par l’intermédiaire de leurs parents respectifs, depuis des années. Elles sont un peu comme des soeurs, sans le lien du sang. MademoiZelle les a réunies pour discuter de sujets qu’elles n’avaient jamais abordés ensemble. Des conversations totalement décomplexées. C’est ça qu’on aime. Je dis longue vie à ce concept imaginé par MademoiZelle.

Et dans mon panier, il y a un film : Avant la fin de l’été, de la talentueuse réalisatrice Maryam Goormaghtigh.

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Avant la fin de l’été – Maryam Goormaghtigh

Après cinq ans d’études à Paris, Arash ne s’est pas fait à la vie française et a décidé de retourner vivre en Iran. Espérant le faire changer d’avis, ses deux amis, Hossein et Ashkan, le convainquent de faire un dernier voyage à travers la France.

Fiction ou documentaire ? Là est toute la question. Maryam Goormaghtigh le dit elle même « c’est un long processus ». Elle commence le film il y a plus de quatre ans lorsqu’elle rencontre Arash, Ashkan et Hossein. Elle les films sans trop savoir quoi faire des rushs, puis lorsqu’Arash déclare qu’il veut repartir en Iran parce qu’il est malheureux en France, la réalisatrice décide qu’il y un point de départ. Ce road movie est avant tout une histoire d’amitié et de séparation. La séparation imminente qui guette ces trois amis, mais aussi la séparation plus profonde, celle qu’on ressent lorsqu’on vit loin de son pays.
J’aime la démarche de Maryam Goormaghtigh. Elle est documentaire parce qu’il n’y pas de dialogues. Le réel est spontané. Et je dois avouer avoir depuis plusieurs années un véritable coup de coeur pour le Farsi, cette langue absolument fantastique. Avant la fin de l’été, un coup de coeur cinématrographique et Maryam Goormaghtigh une réalisatrice montante à ne pas lâcher d’une semelle !

Bel été !

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